Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.
Footballeur - le 20 août 2010, Koweït
En août 2010, sa scolarité à l'école de photographie SPEOS terminée et après sa première exposition en Arles, Olivier entama un voyage au Koweït.
Ce n'était pas une bonne période car c'était le mois le plus chaud de l'année. Ses photographies s'en ressentent, elles sont toutes prises très tôt le matin ou en soirée, avec par conséquence relativement peu de portraits. Ce 20 août, en fin d'après midi, il est sorti aux abords de la ville, à l'orée du désert. Sur le sable, dans un terrain improvisé, des jeunes hommes jouaient au football. Il commença à les photographier, en particulier un de ceux-ci, qui se trouvait momentanément un peu à l'écart.
Le jeune homme, dans le coin inférieur droit de l'image, est habillé de rouge avec un short blanc. Sur son maillot est inscrite de couleur or, l'inscription O2. Il marche sur le sable de ce premier plan très net, où l'on distingue les limites du terrain en poudre blanche. Un peu à l'arrière, quelques herbes et buissons secs se sont installés. Plus loin, la ville commence, par un parc aux haies et arbres taillés et aux palmiers régulièrement plantés. Tout à droite, jusqu'au haut de l'image, s'élève une tour couverte d'un vitrage noir. Elle est un peu floue. Il s'agit de la tour Al Tijaria (on la reconnait bien sur d'autres photographies). Plus loin encore, un peu à droite, apparaît une des tours réservoirs très symboliques de Koweït. Le soleil est assez bas sur l'horizon, invisible tout à gauche, mais produisant des ombres allongées. Le ciel, uniforme sans nuage, devient un peu gris sur l'horison avec la baisse de la luminosité.
Cette photographie d'Olivier, quelque peu à part dans son œuvre, appartient à la série des portraits où le sujet est mis en situation. C'est un peu à part par son cadrage, vertical, et surtout par la place très réduite du jeune homme : en général dans ce type de portraits, le sujet - la personne photographiée - est décentrée mais prend encore une place importante. Ici, le jeune homme, vu en totalité, n'occupe que moins d'un cinquième de la hauteur de l'image. On peut même se demander si c'est lui le sujet. Or ce l'est : il est le seul élément net (avec le sable à ses pieds), la mise au point est faite sur lui, avec une assez faible profondeur de champ. Cela donne d'ailleurs une présence assez remarquable du jeune homme et c'est dommage que l'arrière plan au niveau de son visage soit si sombre. Mais aussi cela rend la tour exceptionnelle, par sa taille, sa masse, où l'homme est réduit à peu de chose. C'est presque une métaphore : l'homme est écrasé par les constructions orgueilleuses, mais c'est lui qui importe.
C'est la dernière image des trois où cet homme est identifiable (mais il figure peut-être dans la vingtaine de prises suivantes, de dos ou non identifiable car trop loin). Voici ci-dessous la première des trois.
Il apparaît au deuxième plan en train de courir, presque au centre de l'image. On comprend aussi la nécessité d'une faible profondeur de champ en raison des mouvements (mais ce n'est pas le cas pour l'image de la semaine : cela signifie aussi pour cette dernière que la faible profondeur de champ n'est pas imposée par le mouvement mais voulue, comme c'est souvent le cas dans l'œuvre d'Olivier). Cette image est pour moi une photographie de sport, sujet qu'il aimait beaucoup. Noter qu'Olivier est tellement captivé par les visages et surtout guidé par sa volonté de donner de l'importance au ciel que le ballon, qui doit se trouver aux pieds du joueur central, n'apparaît pas : en fin de compte pas, il n'aurait pas retenu cette prise.
Voici une image de toute la série qui suit où les joueurs sont photographiés dans leur jeu.
Les joueurs sont pris avec beaucoup de recul. En agrandissant beaucoup l'image, je pense que l'homme de l'image de la semaine se trouve être celui en train de courir derrière un autre joueur au maillot rouge plus clair, presque exactement au cinquième gauche de la photographie. J'ai surtout publié ce cliché pour le panorama de Koweït, où l'on reconnait de gauche à droite, la tour Al Tijaria, la tour Al Hamra en construction et la tour Tipco aux reflets blancs. Ici se retrouvent aussi des caractéristiques fréquentes dans les paysages d'Olivier : l'importance du ciel, du premier plan insignifiant...
Ce terrain de football a été photographié plus de quatre ans plus tard lors du dernier voyage d'Olivier au Koweït. L'image a été diffusée le 17 février 2025. Le terrain avait été un peu aménagé et surtout, la photographie ayant été prise en décembre, la luminosité était bien plus belle.
Aucune photographie de cette journée n'a été notée par Olivier (comme majoritairement toutes les images prises après fin 2010) mais une a été publiée sur ce site, un coucher de soleil sur Koweït le 13 juillet 2020.
Cette vue pourrait figurer dans un catalogue sur le Koweït ou dans un catalogue de photographies de sports, ou plus particulièrement de football, dont beaucoup ont été prises au Kurdistan.
Image du 15 septembre 2025 - semaine 38 de 2025.
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